Le gestionnaire et le proletaire

(Voir: L'âne et le chien...)

Il faut bien investir, c'est la loi du marché

Un droiteux un jour pourtant s'en moqua : Et ne sais comme il y manqua car il est bon gestionnaire. Il produisait richesse, employant un gaucheux, gravement, sans songer à rien d’autre, tous deux, aux aléas soumis d’une croissance endormie.

Un produit « vache à lait » que le droiteux vendait, il était alors seul sur le marché, dont le rendement était fort à son gré. Point de nouveaux produits; il s'en passait pour l'heure : Il ne faut pas être si ambitieux; Et faute de nouveaux débouchés, rarement un produit neuf fait du beurre dès l’entrée. Notre timoré s'en sut enfin passer pour cette fois.

Le gaucheux, mourant de faim, luit dit : « Cher patron, aide moi, je te prie : Rachètes moi quelques heures au panier RTT.» Point de réponse, rien, le patron égoïste craignit qu'en déboursant un centime il ne perdit du profit. Il fit longtemps la sourde oreille.

Enfin il répondit :« Ami, je te conseille d'attendre que le marché ait fini son sommeil ; Car il redonnera, sans faute, à son réveil, des heures supplémentaires, il ne saurait tarder beaucoup.»

Sur ces entrefaites, un concurrent entre dans la danse: autre bête affamée. Un concurrent moins cher pour la même qualité. Le droiteux appelle aussitôt le gaucheux à son secours pour augmenter cadence et productivité et faire ainsi baisser le prix de ses produits.

Le prolétaire ne bouge et dit : «Ami, je te conseille d’innover, en attendant que le marché s'éveille ; Il ne saurait trop tarder: invente vite, investis, en heures sups pour t’aider à chercher… en heures sups aussi pour t’aider a produire et faire baisser tes prix, pas autant que tu le veux, mais bien suffisamment pour résister à l’autre et te laisser le temps de bien te préparer…  Car si ton marché baisse, offre-lui un peu d’air : Propose lui donc du neuf, et si tu me veux croire, tu le reprendras sans faire un plat…»

Pendant ce beau discours, le rival étrangla l’entreprise en conflit…

Moralité :
Pour espérer survivre, il faut anticiper :
Il faut que le profit, non seulement vous profite,
Mais qu’aux nouveaux produits aussi il contribue,
Tout autant qu’au travail de ceux qui le produisent…